Le chlorhydrate de kétamine est une substance anesthésiante réservée à l'usage vétérinaire et hospitalier.

Ce produit a été développé aux U.S.A. en 1965 dans le cadre de la recherche de produits anesthésiants adaptés à des interventions chirurgicales de courtes durées.

Grâce à des injections répétées il peut être aussi employé pour l'entretien d'une anesthésie pendant plusieurs heures.

Il a été largement utilisé durant la guerre du VIETNAM.

Actuellement, il sert dans l'induction et l'entretien de l'anesthésie.  Il est commercialisé sous forme de KETALAR et de KETAMINE injectables par voie intramusculaire ou intraveineuse (dosage à 50 mg et 250 mg par ampoule).

La KETAMINE est un anesthésique général non barbiturique entraînant une anesthésie particulière dite dissociative se manifestant par :

- une diminution de l'activité du néocortex et du thalamus

 - une augmentation de l'activité au niveau du système limbique.  

Cet état se caractérise par :

- une analgésie profonde

-une perte de connaissance se traduisant plus par une déconnexion que par un sommeil véritable

- le maintien du tonus musculaire

Dès 1995, la Kétamine a été utilisée comme drogue aux U.S.A.. Son usage est encore assez peu répandu en EUROPE.  Cependant, en FRANCE la Kétamine est en constante augmentation dans les raves party et les boîtes de nuit pour ses effets hallucinogènes et dissociatifs.

Vendue sous le nom de " K, SPECIAL K, KIT- KAT, VITAMINE K",SUPER K GREEN " ; la Kétamine se présente sous trois formes :

- liquide (forme pharmaceutique pour injection)

- cachet ou comprimé à avaler (rare)

- une poudre blanche à brunâtre à sniffer (forme la plus fréquente)

Le produit peut-être avalé, sniffé, fumé ou injecté (le plus souvent par voie intramusculaire)

Les premiers effets apparaissent de 30 secondes après l'injection à 20 minutes après une prise orale.

Les effets persistent de 30 minutes à plusieurs heures (jusqu'à 3 à 4 heures)

La dose moyenne utilisée est variable selon le mode de prise : en injection 50 à 100 mg pour une personne de 50 kg (1 à 2 mg/kg) en sniff : 60 à 120 mg par prise

Les effets sont de plusieurs ordres :

- anesthésie : perte de la sensation du corps, abolition de la perception de la douleur.

- une impression de flottement (sensation d'apesanteur), de se sentir "cotonneux " (somnolence vaporeuse) avec perte de l'équilibre et distorsion des sons

- des hallucinations visuelles et tactiles (fausses perceptions)

- effet dissociatif : impression que la conscience est séparée du corps et de la réalité.  Exemple : impression de " flotter " au-dessus du sol et de voir son propre corps allongé en bas

- Enfin une incoordination motrice, un engourdissement, des nausées et des vomissements peuvent apparaître.

La consommation de Kétamine expose l'usager à plusieurs types de risques

- un manque d'oxygénation du cerveau et des muscles (dépression respiratoire)

- des troubles du rythme cardiaque avec risque d'arrêt (surdosage) et coma prolongé

- des troubles neurologiques à type de paralysie temporaire

- la perception de la douleur étant supprimée, le consommateur peut se blesser et ne pas en avoir conscience ;

-  la Kétamine ayant une action émétisante, nausées et vomissements peuvent survenir, et entraîner l'étouffement si la personne est inconsciente (syndrôme de mendelson).

Enfin, la Kétamine associée à l'alcool, barbituriques, neuroleptiques, ectasy ou au speed (amphétamines) majorent les risques et peut mettre en jeu la vie du consommateur.

Sur le plan psychologique :

- l'expérience dissociative proche de la psychose peut être traumatisante chez le sujet fragile (peur de ne pas arriver à réintégrer son corps).  On parle même d'expérience de            « voyage aux confins de la mort » (Near death expérience)

- dépersonnalisation, perte du sens de la réalité, forte angoisse pouvant aller jusqu'à l'attaque de panique  ( bad-trip = mauvais voyage) peuvent être ressentis par le consommateur

Effets à long terme :

Ils sont mal connus de par l'usage récent du produit

- Toutefois, la consommation régulière de Kétamine pourrait provoquer des troubles visuels, des difficultés de concentration, une altération de la mémoire, des phénomènes de « flash back » et des pathologies psychiatriques évoquant la psychose.

Drogue de la fin des années 90, la kétamine est encore peu ou mal connue.  La question de la dépendance est posée.  Son utilisation fréquente par certains consommateurs semblerait indiquer l'existence d'une dépendance psychologique.

Les structures présentes sur le terrain lors de " rave- party " (médecins du monde, associations auto-support...) nous apportent quelques informations supplémentaires :

- sous le label « ectasy » sont vendus des coktails kétamine et amphétamines

- le risque de transmission des hépatites par échange des « pailles » utilisées pour le sniff de la poudre de kétamine.