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Définitions des produits
Héroine
3 présentations d

 

 

 

 

 

 

HISTORIQUE

 

            L'héroïne est dérivée de l'opium, substance obtenue à partir d'une plante : le pavot (papaver somniferum). On retrouve les premières traces de l'opium en Mésopotamie, 3000 ans avant J.C. Les sociétés de l'antiquité utilisaient l'utilisait pour ses propriétés médicinales et connaissaient déjà sa toxicité et les risques liés à son abus.

            Au Moyen Age, l'opium est présent dans de nombreuses préparations pharmaceutiques. Durant tout le 19ème siècle, l'opium est abondamment commercialisé et consommé, surtout en Angleterre ou les arrivages des Indes sont fréquents. Les fumeries d'opium se multiplient jusqu'à la 1ère guerre mondiale, ce produit étant moins coûteux à l'époque que les alcools forts.

            Au 19ème siècle, alors que la morphine est mise au point et largement utilisée à des fins médicales, la "morphinomanie" s'est également considérablement développée.

            L'héroïne est elle synthétisée en 1874 et est rapidement préconisée pour traiter la tuberculose, pour le traitement de la douleur et aussi pour soigner les "morphinomanes". Son usage se répand peu en Europe au contraire des Etats-Unis ou les médecins se rendent compte très tôt (dés 1920) de son énorme pouvoir addictif et demandent son interdiction. L'utilisation des opiacés est alors contrôlée et réduite au seul champ médical.

 

 

PRESENTATION

 

L'héroïne est un opiacé puissant. Elle se présente sous forme de poudre plus ou moins claire(blanche a brune), conditionnée au détail en petits sachets et dont la concentration en héroïne est très variable( utilisation de produits de coupage allant du talc à l'aspirine en passant par la strychnine, etc.).

Elle peut se fumer, se renifler( le sniff à l'aide d'une paille) ou s'injecter (le shoot, le fix) avec des risques importants de contaminations (VIH, hépatite C?)

 

 

EFFETS ET DANGERS DE L'HEROINE

 

© La prise unique

            L'héroïne provoque très rapidement (le flash) l'apaisement, l'euphorie et une sensation d'extase comparable à l'orgasme sexuel. Cet effet immédiat de plaisir intense est suivi d'une sensation de bien-être, d'euphorie (la planète) et de somnolence avec ralentissement du risque cardiaque. Vient enfin la descente, marquée par le retour progressif au réel et à l'insatisfaction.

            L'héroïne agit ponctuellement comme anxiolytique.

 

© L'usage répété

            Quand l'usage se répète, la tolérance au produit s'installe et le plaisir intense des premières consommations diminue tant sur le plan qualitatif que sur la durée. Elle implique une augmentation des doses, de la fréquence des prises voire une modification de la prise( passage du sniff à l'injection?). La vie quotidienne tourne alors autour de la consommation du produit.

            La notion de tolérance est très individuelle. Ce que prend un toxicomane consommateur depuis des années pourra provoquer une surdose (l'overdose) chez un usager récent. De même, suite à un arrêt des consommations, une reprise de produits à des doses équivalentes peut entraîner une overdose.

 

© La surdose ou overdose

            La surdose à l'héroïne est toujours grave, le pronostic vital souvent engagé. Elle se manifeste par une dépression respiratoire souvent mortelle( moins de 14 mouvements par minute) associée ou non a un arrêt cardiaque. (éventuellement pneumopathie d'inhalation?)

 

© L'état de manque

            Un manque physique apparaît à l'arrêt des consommations pour un usager régulier. On peut le décrire comme suit :

Þ 6 à 8 heures après la dernière prise : larmoiement, bâillements?

Þ après ± 12 heures : frissons, sueurs, fatigue, sensation de chaud et froid, anxiété avec envie compulsive d'héroïne?

Þ après ± 24 heures : nausées, anorexie, douleurs articulaires, abdominales et musculaires avec crampes, anxiété importante, insomnies?

Þ après ± 48 heures : majoration des signes décrits ci-dessus plus diarrhées avec coliques, vomissements. Peuvent aussi être présent : H.T.A., tachycardie, fièvre, augmentation du rythme respiratoire?

Þ après 3 ou 4 jours : diminution progressive des troubles avec persistance de l'insomnie, de l'anxiété et de l'état de fatigue générale.

            Malgré les désagréments causés par ces troubles et la sensation de malaise intense, l'état de manque d'héroïne ne met pas en péril la vie du patient.

 

© La dépendance psychologique

            Elle est quasi inéluctable après un certain temps de consommation même si elle est rarement décrite par le sujet ("j'arrête quand je veux!"). Elle entraîne souvent un risque de marginalisation sociale.

 

© Les autres risques liés aux consommations

            Le manque et l'overdose ne résument pas à eux seuls les problématiques de santé rencontrées par un consommateur d'héroïne. On peut aussi retrouver :

Þ les risques liés au mode de prise : ulcération de la cloison nasale pour le sniff, abcès au point d'injection pour le shoot

Þ le risque infectieux lié a l'injection (abcès, lymphangites, septicémies, endocardites?) et/ou à l'échange de seringues ou de pailles (V.I.H., Hépatite B et C?)

Þ les problèmes de santé directement liés au produit "héroïne" : la toxicité rénale du fait du rôle de filtre du rein. Ce sont souvent les produits de coupage qui sont les plus toxiques!

            De plus, l'héroïne, dérivée de la morphine, est un antalgique puissant qui masque souvent les douleurs, signes de problèmes somatiques parfois graves.

 

© Pathologies souvent associées

            On retrouve chez bon nombre de consommateurs des désordres psychologiques voire des pathologies psychiatriques : troubles anxieux (voir angoisse ou phobie), troubles dépressifs, troubles de l'humeur (voir bipolarité), troubles de la personnalité, troubles psychotiques (schizophrénie par ex.).

On peut aussi retrouver d'autres troubles des conduites associés (anorexie, boulimie, suicide, alcool, etc?).

 

ARRET DES CONSOMMATIONS ET TRAITEMENT :

 

            Une prise en charge médico-psycho-sociale qui s'inscrit dans la durée semble être la plus adaptée pour une bonne réussite à l'abstinence. Le but est l'arrêt de la consommation et des prises compulsives d'opiacés.

            Le traitement médical peut prendre la forme :

· soit d'un sevrage direct, en hospitalisation ou à domicile, sous supervision médicale afin de soigner les symptômes physiques et psychologiques du manque.

· soit d'une prescription d'un traitement de substitution. Celui ci consiste à remplacer la consommation d'héroïne par la prise par voie orale de médicaments dérivés des opiacés : méthadoneâ ou subutexâ (buprénorphine haut dosage). Ce traitement de la dépendance peut durer plusieurs mois ou des années.

 


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